20.2 Étude de cas

     

L’essai CAPRIE a comparé le clopidogrel à l’aspirine en prévention cardiovasculaire secondaire [223] . Trois types de patients qui antérieurement à cette étude étaient étudiés séparément ont été inclus : des patients avec un AVC ischémique récent, un infarctus du myocarde récent ou une maladie artérielle périphérique symptomatique. Ce regroupement de différentes pathologies d’organes était justifié, car physio-pathologiquement il s’agit dans les trois cas d’une maladie athéromateuse des artères et une grande méta-analyse avait montré que l’aspirine et d’autres antiagrégants plaquettaires apportaient le même bénéfice dans ces 3 pathologies [224 , 224 , 225] . Le but était de montrer la supériorité du clopidogrel sur l’aspirine, globalement pour justifier l’usage du clopidogrel dans ces 3 pathologies, sans devoir apporter une démonstration pathologie par pathologie.

L’essai CAPRIE est donc un essai basket avant l’heure dont l’hypothèse fondamentale d’homogénéité était justifiée par la physiopathologie et les résultats des méta-analyses.

Malgré la solidité de la justification, les résultats ne parvinrent pas à convaincre en raison d’une hétérogénéité graphique (Figure 14) et statistiquement significative (p=0.042).

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Figure 14 – Résultats de l’essai CAPRIE par types de patients

Cet exemple montre les difficultés d’apporter la démonstration de l’hypothèse d’homogénéité et les limites de ces approches.