20.1 Problématiques méthodologiques

     

La clé de voute de cette approche est donc l’hypothèse d’homogénéité . Si elle n’est pas vérifiée (le traitement n’apporte pas le même bénéfice dans toutes les pathologies et n’en apporte pas dans certaines d’entre elles), l’approche basket conduira à considérer à tort le traitement comme bénéfique dans certaines pathologies. Il y aura validation abusive d’une population de dissémination plus large, ce qu’elle devrait être avec des types de patients traités à tort.

L’hypothèse d’homogénéité ne peut pas être démontrée par l’essai basket lui-même, car cela nécessiterait de concevoir un essai assurant la démonstration pour chaque pathologie, ce que l’on cherche à éviter par principe dans l’essai basket. Cependant il est possible de réfuter cette hypothèse si des effets traitement hétérogènes, avec un test d’interaction concluant, sont observés entre les strates. Mais l’absence de réfutation de l’hypothèse d’homogénéité ne permet pas de conclure à sa démonstration, car un résultat non significatif ne signifie pas l’absence, surtout dans cette situation où la puissance du test d’interaction est très faible.

L’hypothèse d’homogénéité doit donc avoir été démontrée en amont de l’essai basket dont la logique est finalement : partant du principe que le traitement, s’il est efficace, va apporter le même bénéfice dans toutes les pathologies, démontrons ce bénéfice commun à partir d’un essai mélangeant toutes ces pathologies. Un essai basket ne permet pas de monter que l’effet du traitement est le même pour toutes les pathologies, mais bien d’estimer l’effet du traitement commun à toutes ces pathologies partant du principe que l’hypothèse d’homogénéité est vérifiée.

La problématique est donc de démontrer en amont que l’hypothèse d’homogénéité est valide. Cette démonstration est impossible (cf. ci-dessus) et seule sa plausibilité est argumentable sur la base des mécanismes d’actions, de similitudes à d’autres situations ayant acceptées/démontrées l’hypothèse d’homogénéité, etc.