12.2 Etude de cas

     

Un des premiers exemples d’essai plateforme est l’essai STAMPEDE dans le cancer de la prostate [123 , 124 , 125] . Cet essai emblématique démarré en 2005 a permis de comparer jusqu’à huit traitements expérimentaux simultanément. La figure suivante illustre les différents bras de l’étude, avec une modification du standard de soin (initialement traitement expérimental C) en 2015.

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Figure 4 – Recrutement dans l’essai STAMPEDE [126]

Cet essai a utilisé l’approche seamless pour comparer les traitements expérimentaux au groupe contrôle :

  • dans un premier temps sur un critère intermédiaire , la survie sans progression (FFS: failure free survival ),
  • puis dans un second temps, sur un critère définitif pour l’analyse finale, la survie globale (OS: overall survival ).

Le tableau suivant résume les différentes analyses intermédiaires réalisées, le critère de jugement (OM) et le seuil de risque alpha retenu pour chacune d’elle. Pour les analyses intermédiaires, des seuils élevés ont été retenus, alors que le seuil de risque final était conventionnel (0.025 en unilatéral, selon l’approche PWER).

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Source: MRC Clinical Trials Unit at UCL

Plus récemment, l’essai RECOVERY dans la COVID-19 illustre bien l’intérêt et l’efficience des essais plateformes [118] . Cet essai a permis d’inclure près de 45000 patients et de statuer sur l’intérêt clinique de neuf traitements dans la COVID-19 (parmi lesquels dexaméthasone, lopinavir/ritonavir, hydroxychloroquine, tocilizumab, plasmathérapie, etc.) [127 , 128 , 129] en un temps record et avec une précision/puissance adaptée. Notons que ce succès n’est pas uniquement lié au design type plateforme, mais également au côté pragmatique de l’essai, qui a simplifié au maximum le recueil d’information afin de faciliter sa mise en œuvre. L’essai s’est ainsi démarqué d’autres essais plateformes plus lourds, qui n’ont pas eu la même efficience.