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#107 Je souffre de Névralgie d'Arnold. Puis-je prendre un anti-inflammatoire en cas de crise ? Qu'en est-il de mes traitements de fond ? Puis-je les poursuivre ?

La réponse à cette question fait l'objet de recommandations et d'un consensus d'expert :

En ce qui concerne les traitements de crise :
  • En l'absence de symptôme d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine), privilégiez la prise de paracétamol, et évitez les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et à l'aspirine à une dose > 500 mg/prise [en revanche, si vous prenez de l'aspirine pour une pathologie cardiovasculaire (< 500 mg/jour), vous devez la poursuivre] qui sont peu efficaces et pourraient être délétères vis à vis d'une infection à la COVID-19. Les antalgiques plus puissants (antalgiques opiacés) peuvent être utilisés si besoin.
  • En cas de de symptômes d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine) : aucun AINS de doit être pris jusqu’à la guérison. Cette dernière étant définie par l'absence de symptômes, et un délai d'au moins trois semaines après l'apparition des premiers symptômes. Si une crise survient pendant une infection à la COVID-19, elle devra être traitée par antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés). Sur l'avis de votre médecin ou de votre neurologue, la crise pourra également être traitée par augmentation du traitement anti-épileptique, ou par l'introduction d'autres traitements.
  • Pour ce qui est des infiltrations de corticoïdes, parfois utilisées dans la prise en charge des crises de Névralgie d'Arnold, la prudence voudrait être d'éviter le recours à cette thérapeutique dans le contexte de l'épidémie à la COVID-19. Même si les corticoïdes sont alors administrés localement, la diffusion du médicament en dehors de la zone d'injection reste possible, ce qui impose donc les même contre-indications que les corticoïdes par voie générale (voie orale ou intraveineuse par exemple), notamment en cas d'infection virale en évolution. Le recours à cette thérapeutique est donc à éviter dans le contexte actuel. Rappelons que le traitement systémique par glucocorticoïdes est associé à une augmentation immédiate du risque d'infection, en particulier par des agents pathogènes bactériens, viraux et fongiques courant. Ce risque augmente avec la dose administrée. D'autres facteurs tels que la fréquence des administrations, l'intensité du traitement et des facteurs individuels viennent majorer ce risque.

Pour conclure sur les traitements de crise de la Névralgie d'Arnold, le consensus d'experts recommande la chose suivante : le premier élément à prendre en compte est d'être attentif à la nature de vos symptômes. En effet, les premiers sympômes de la Covid-19 peuvent être confondus avec une crise. La solution la plus sure est donc d'éviter la prise d'AINS dans ce contexte épidémique, et de privilégier la prise de paracétamol ou d'antalgiques plus puissants pour les crises sévères.

En ce qui concerne les traitements de fond :

Dans tous les cas, n'arrêtez jamais vos traitements de fond sans l'avis de votre médecin. Si vous êtes traité anti-épileptiques : vous pouvez poursuivre votre traitement. En effet, à l'heure actuelle, aucune donnée ne suggère que ces médicaments aient un effet favorisant ou aggravant d'une éventuelle infection à la COVID-19.

En cas de résistance au traitement médicamenteux, ou en cas d’étiologie secondaire un traitement neurochirurgical peut être proposé aux patients souffrants de Névralgie d’Arnold. Dans le contexte actuel, ces chirurgies sont maintenues, mais peuvent être retardées.

Pour plus d'informations sur les médicaments évoqués dans cette fiche, vous pouvez consulter les fiches suivantes :

Douleur, fièvre, inflammation

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