#F014 FAQ sur la vaccination HPV (papillomavirus humains)
À partir de la rentrée scolaire 2023, une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains est lancée dans les collèges pour l'ensemble des élèves, garçons et filles âgés de 11 à 14 ans.
Cette FAQ présente de manière simple et pédagogique les différents aspects de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). Elle s'est inspirée des questions posées en Australie (1) qui a mis en place une vaccination massive contre le HPV depuis 2007. Cette stratégie vaccinale a permis de réduire les infections et leurs conséquences, avec la possibilité d'éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici 2035.
La FAQ est régulièrement mise à jour et validée par les pharmacologues, médecins et pharmaciens et les thérapeutes des CHU (Centres Hospitaliers Universitaires), membres de la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT). Ces mises à jour et réponses aux nouvelles questions adressées aux centres de pharmacovigilance (CRPV), se font sur la base des connaissances scientifiques validées. Si vous avez des questions, remarques sur cette FAQ, ... contactez nous en cliquant ici.
Les PapillomaVirus Humain (HPV) sont des virus qui infectent les muqueuses et dont certains sous-types peuvent induire des modifications cellulaires et entraîner des cancers.
On estime à 80% la probabilité d’être infecté un jour par un HPV en France, ce qui est à l’origine d’environ 3000 cas de cancer du col de l'utérus et 1000 décès par an. Ces virus peuvent également causer d'autres types de cancers, tels que 100 cancers du pénis, 1350 cancers anaux (dont 350 chez les hommes) et 1540 cancers de la sphère ORL par an (dont 1180 chez les hommes). De plus, environ 100 000 cas de verrues génitales ou condylomes sont recensés chaque année chez les hommes et les femmes nécessitant des actes médicaux ou chirurgicaux.
La vaccination pratiquée avant le début de la vie sexuelle présente une efficacité proche de 100% pour réduire le risque d'infection par les types de virus HPV qui sont les plus fréquemment impliqués dans les cancers et les verrues génitales, avec une protection d'au moins 10 ans. Le vaccin contre les HPV permet donc de prévenir le développement de lésions précancéreuses et de cancers causés par les types HPV les plus à risque. Avec plus de 15 ans de recul et des millions d'enfants vaccinés, les risques liés à la vaccination sont bien connus, et la balance entre les bénéfices et les risques est largement en faveur de la vaccination. Dans les pays qui ont mis en place une vaccination massive, comme l'Australie, l'Angleterre ou le Danemark, une forte couverture vaccinale chez les garçons et les filles âgés de 11 à 14 ans laisse entrevoir une possible élimination de ces cancers induits par les HPV. L’Académie Nationale de Médecine (1,2), l'Académie Nationale de Pharmacie (3), la Haute Autorité de Santé (HAS) (4), l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de nombreuses sociétés savantes recommandent depuis 2019 la généralisation de la vaccination anti-HPV à tous les adolescents de 11 à 14 ans. Avec cette vaccination, l’OMS a pour objectif d’éliminer le cancer du col de l’utérus à partir de 2030.
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains est recommandée, en France, depuis 2007 principalement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. Deux vaccins contre les papillomavirus humains (HPV) sont disponibles : le vaccin nonavalent (HPV 9v) Gardasil® 9 (1) et le vaccin bivalent (HPV 2v) Cervarix® (2). Chaque vaccin protège contre l'infection par les types de HPV qu'il cible. Le vaccin HPV 9v est utilisé dans le cadre du programme national de vaccination et est administré aux adolescents filles ou garçons âgés de 11 à 14 ans dans le cadre du programme scolaire, protège contre 9 types de virus (6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58). Le vaccin HPV 2v moins utilisé protège contre 2 types de virus (16 et 18). Bien que les vaccins contre le HPV ne préviennent pas tous les types de HPV, ils offrent une forte protection contre les types de HPV cancérigènes. Le vaccin HPV 9v peut prévenir jusqu'à 90% des cancers du col de l'utérus et 96% des cancers de l'anus (3). De plus, il protège également contre les types 6 et 11 qui provoquent des verrues génitales ou condylomes (4).
Le vaccin Gardasil® initial qui protégeait contre 4 types de virus HPV n’est plus commercialisé en France. Il est remplacé par le vaccin Gardasil® 9.
Arbyn M, Xu L, Simoens C, Martin‐Hirsch PPL. Prophylactic vaccination against human papillomaviruses to prevent cervical cancer and its precursors. Cochrane Database of Systematic Reviews 2018, Issue 5. Art. No.: CD009069. DOI: https://doi.org/10.1002/14651858.CD009069.pub3 .
Patel C, Brotherton JM, Pillsbury A, et al. The impact of 10 years of human papillomavirus (HPV) vaccination in Australia: what additional disease burden will a nonavalent vaccine prevent? Eurosurveillance 2018;23.
Rosado C, Fernandes ÂR, Rodrigues AG, Lisboa C. Impact of Human Papillomavirus Vaccination on Male Disease: A Systematic Review. Vaccines (Basel). 2023 Jun 9;11(6):1083. doi: https://doi.org/10.3390/vaccines11061083 .
La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma actuel en France de 2 doses à six mois d'intervalle (la 2ème dose peut être administrée dans un délai allant de 5 mois et 13 mois après la 1ère dose) (1, 2).
A partir de la rentrée scolaire 2023, une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains est lancée dans les collèges et concerne l'ensemble des élèves de 11 à 14 ans.
Pour ceux qui n'auraient pas été vaccinés à 14 ans, un rattrapage de la vaccination est recommandé pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans inclus : trois doses sont alors nécessaires.
Bergman H, Buckley BS, Villanueva G, Petkovic J, Garritty C, Lutje V, Riveros‐Balta AX, Low N, Henschke N. Comparison of different human papillomavirus (HPV) vaccine types and dose schedules for prevention of HPV‐related disease in females and males. Cochrane Database of Systematic Reviews 2019, Issue 11. Art. No.: CD013479. DOI: https://doi.org/10.1002/14651858.CD013479 .
La vaccination doit être effectuée avant l’exposition aux papillomavirus humains.
Elle est recommandée pour tous les garçons et les filles âgé-e-s de 11 à 14 ans.
Pour ceux qui n'auraient pas été vaccinés à 14 ans, un rattrapage de la vaccination est recommandé pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans inclus. Voir la Question 03.
Si on a été vacciné avec le vaccin HPV 4v, une revaccination avec le vaccin HPV 9v (Gardasil® 9) n'est pas nécessaire. Les vaccins HPV 4v et HPV 9v protègent tous deux contre les types de HPV 16 et 18 qui causent la plupart des cancers associés au HPV. Les cancers causés par les cinq autres types de HPV sont extrêmement rares.
Quel que soit le vaccin utilisé, il reste important de poursuivre le dépistage du cancer du col de l'utérus, car il permet de détecter ces rares cas à un stade précancéreux.
Bien que seule une faible proportion des infections par les papillomavirus humains (HPV) entraîne une maladie, un grand nombre de personnes développe des anomalies cellulaires, des lésions précancéreuses et des cancers, car les infections par le HPV sont courantes au sein de la population (1). On estime qu'environ 8 personnes sur 10 seront exposées à ces virus au cours de leur vie.
Il existe 12 types de HPV (dits à haut risque) pour lesquels la carcinogenèse est établie et un 13e type considéré comme carcinogène probable. Les génotypes les plus fréquemment associés au cancer du col de l’utérus sont les HPV 16 et 18 (2).
Les HPV à haut risque sont responsables de :
100% des cancers du col de l'utérus,
88% des cancers de l'anus,
70% des cancers du vagin,
50% des cancers du pénis,
43% des cancers de la vulve,
39% des cancers de l'oropharynx.
Au total, environ 2,5% de tous les cancers diagnostiqués dans les pays européens sont dus aux HPV.
En France, environ 6400 cancers par an sont liés aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes. La cancer du col de l'utérus est le plus fréquent avec près de 3000 nouveaux cas et 1000 décès chaque année.
Lorsqu'elle est pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination pour prévenir l'infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%. Le vaccin contre le HPV peut donc prévenir le développement de lésions précancéreuses et de cancers causés par une infection par les HPV inclus dans le vaccin.
Forman D, de Martel C, Lacey C et al. Global burden of Human Papillomavirus and related diseases. Vaccine 2012, 30S; F12-F23.
Sur les 150 types de papillomavirus humain (HPV) connus, 40 peuvent infecter les muqueuses humaines et potentiellement causer des maladies. On a identifié 12 types de HPV (dits à haut risque) pour lesquels la capacité à induire un cancer est établie (16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56 et 59) (1).
Le vaccin HPV 9v (Gardasil® 9) protège contre les 9 types de HPV les plus fréquents qui peuvent induire des cancers (16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58) ou des verrues génitales (6, 11) (2). Les types de HPV non inclus dans le vaccin qui peuvent encore induire des cancers sont très rares.
Il convient donc pour les femmes de poursuivre le dépistage du cancer du col de l'utérus, car il permet de détecter ces rares cas à un stade précancéreux.
Tous les 3 ans, pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique lors du frottis. Les deux premiers tests sont à réaliser à 1 an d’intervalle, puis, si les résultats sont normaux, un frottis tous les 3 ans.
Tous les 5 ans, pour les femmes de 30 à 65 ans par le test HPV-HR (détection des virus HPV à Haut Risque) lors du frottis. Plus efficace pour cette tranche d’âge, il remplace l’examen cytologique du frottis.
Le test HPV-HR est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal.
La vaccination contre les papillomavirus est une mesure de santé préventive à associer au programme de dépistage du cancer du col de l'utérus. Bien que la vaccination réduit les lésions précancéreuses, elle ne protège pas contre tous les types de HPV.
L’absence d’HPV retrouvée sur un frottis permet un espacement des dépistages.
Le cancer du col de l'utérus est le plus fréquent des cancers associés aux virus HPV.. Néanmoins, d’autres cancers sont liés aux virus HPV et peuvent concerner les hommes : cancer de l’anus, du pénis ou de la sphère génitale. Environ 1 homme sur 3 est infecté par au moins un des virus HPV et environ 1 homme sur 5 par au moins un des virus HPV responsable de cancers (1). Le vaccin anti-HPV peut prévenir les infections à HPV chez les hommes qui conduisent à ces cancers. Le vaccin HPV 4v chez les hommes de 16 à 26 ans prévient plus de 85% des infections anogénitales persistantes et des lésions génitales externes (principalement les verrues génitales) dues aux types d’HPV du vaccin chez les participants qui n'étaient pas déjà infectés par ces types de HPV (2).
La vaccination des hommes augmente également l’immunité collective et la protection contre le HPV et permet d’entrevoir une réduction des cas de cancer induits par ces virus (3).
Bruni L, Albero G, Rowley J, Alemany L, Arbyn M, Giuliano AR, Markowitz LE, Broutet N, Taylor M. Global and regional estimates of genital human papillomavirus prevalence among men: a systematic review and meta-analysis. Lancet Glob Health. 2023 Sep;11(9):e1345-e1362. doi: 10.1016/S2214-109X(23)00305-4.
Giuliano AR, Palefsky JM, Goldstone S, et al. Efficacy of quadrivalent HPV vaccine against HPV infection and disease in males. [erratum appears in N Engl J Med 2011 Apr 14;364(15):1481]. New England Journal of Medicine 2011;364:401-11. https://doi.org/10.1056/nejmoa0909537
Milano G, Guarducci G, Nante N, Montomoli E, Manini I. Human Papillomavirus Epidemiology and Prevention: Is There Still a Gender Gap? Vaccines (Basel). 2023 Jun 4;11(6):1060. doi: https://doi.org/10.3390/vaccines11061060 .
A ce jour, aucune étude n’a mis en évidence de remplacement génotypique suite à l’introduction des vaccins HPV en population (1). Il est donc peu probable que d'autres types de HPV remplacent les types 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 responsables du cancer et couverts par le vaccin.
En Australie, où la vaccination a été introduite pour les jeunes filles en 2007 avec des couvertures vaccinales élevées (>80% pour 1 dose), de nombreuses études ont démontré la diminution rapide et durable de la prévalence des infections à HPV et du risque de lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les jeunes femmes concernées par la vaccination à partir de 2007. La prévalence des HPV de génotypes vaccinaux identifiés dans les frottis cervico-utérins a considérablement diminué chez les femmes âgées de 18 à 24 ans passant de 22,7% avant la vaccination (2005-2007) à 1,5% en 2015 (2).
Liaw KL, Hildesheim A, Burk RD, et al. A prospective study of human papillomavirus (HPV) type 16 DNA detection by polymerase chain reaction and its association with acquisition and persistence of other HPV types. Journal of Infectious Diseases 2001;183:8-15
Machalek DA, Garland SM, Brotherton JML, Bateson D, McNamee K, Stewart M, et al. Very Low Prevalence of Vaccine Human Papillomavirus Types Among 18- to 35-Year Old Australian Women 9 Years Following Implementation of Vaccination. J Infect Dis. 2018;217(10):1590-600
Oui, les vaccins contre le HPV peuvent être administrés en même temps que d'autres vaccins, notamment la COVID-19, la grippe, le méningocoque, l'hépatite B et les vaccins tétravalents diphtériques, tétanique, coquelucheux et/ou poliomyélitique, si nécessaire. Cependant, dans une étude chez 1 053 adolescents âgés de 11 à 15 ans en bonne santé, l'administration concomitante de la première dose de Gardasil® 9 avec un vaccin combiné de rappel diphtérique, tétanique, coquelucheux et poliomyélitique a montré qu'il y avait plus de réactions au site d'injection (gonflement, érythème), de céphalées et de fièvre rapportées.
En cas d'administration conjointe du vaccin anti-papillomavirus et d'un autre vaccin, il est recommandé d'administrer si possible les vaccins dans des bras différents.
En Australie, où la vaccination a été introduite pour les jeunes filles en 2007 avec des couvertures vaccinales élevées (>80% pour 1 dose), de nombreuses études ont démontré la diminution rapide et durable de la prévalence des infections à HPV et du risque de lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les jeunes femmes concernées par la vaccination à partir de 2007. La prévalence des HPV de génotypes vaccinaux identifiés dans les frottis cervico-utérins a considérablement diminué chez les femmes âgées de 18 à 24 ans passant de 22,7% avant la vaccination (2005-2007) à 1,5% en 2015 (1). Une modélisation permet d’envisager, grâce à l’efficacité du vaccin nonavalent, la disparition quasi complète du cancer du col de l’utérus à l’horizon 2035.
En 2019, une synthèse de 65 articles a été publiée couvrant 60 millions de personnes suivies jusqu'à 8 ans après la vaccination. Elle confirmait l'efficacité du vaccin contre les HPV pour diminuer les infections à HPV 16/18, les dysplasies (lésions précancéreuses) chez les jeunes filles et les femmes, ainsi que les condylomes dans les deux sexes (2).
Depuis 2020, plusieurs études menées en Suède, en Angleterre et au Danemark ont montré que la vaccination précoce des jeunes filles permettait d'éviter 9 cancers du col de l'utérus sur 10 (3).
Machalek DA, Garland SM, Brotherton JML, Bateson D, McNamee K, Stewart M, et al. Very Low Prevalence of Vaccine Human Papillomavirus Types Among 18- to 35-Year Old Australian Women 9 Years Following Implementation of Vaccination. J Infect Dis. 2018;217(10):1590-600
Drolet M, Bénard É, Pérez N, Brisson M; HPV Vaccination Impact Study Group. Population-level impact and herd effects following the introduction of human papillomavirus vaccination programmes: updated systematic review and meta-analysis. Lancet. 2019 Aug 10;394(10197):497-509. doi: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(19)30298-3 .
Lehtinen M, Lagheden C, Luostarinen T, Eriksson T, Apter D, Bly A, Gray P, Harjula K, Heikkilä K, Hokkanen M, Karttunen H, Kuortti M, Nieminen P, Nummela M, Paavonen J, Palmroth J, Petäjä T, Pukkala E, Soderlund-Strand A, Veivo U, Dillner J. Human papillomavirus vaccine efficacy against invasive, HPV-positive cancers: population-based follow-up of a cluster-randomised trial. BMJ Open. 2021 Dec 30;11(12):e050669. doi: https://doi.org/10.1136/bmjopen-2021-050669 .
Pour que le vaccin anti-HPV soit efficace, il doit être administré avant les infections par les virus HPV. Comme les infections par les HPV sont généralement transmises au cours de l'activité sexuelle, le meilleur moment pour vacciner est le début de l'adolescence (1,2). En outre, les jeunes adolescents sont plus réceptifs aux effets du vaccin : ceux qui reçoivent leur première dose de vaccin contre les HPV à l'âge de 9 à 14 ans développent des niveaux plus élevés d'anticorps contre les HPV que les adolescents plus âgés (3).
Si le vaccin est administré à des personnes déjà sexuellement actives, il y a plus de chances qu'elles aient déjà été infectées par un ou plusieurs des types de HPV visés par le vaccin, ce qui réduit les avantages de ce dernier. Chez les femmes âgées de 16 à 26 ans qui n'avaient pas encore été infectées par l'un des types de HPV contenus dans le vaccin, la vaccination a permis de prévenir plus de 98 % des lésions cervicales de haut grade associées à ces types de HPV. Inversement, si l'on l’on vaccine des femmes déjà infectées par l'un des types de HPV, la protection du vaccin est plus faible (4).
Une étude suédoise a montré une réduction de 43% de l’incidence des cancers du col de l'utérus en cas de vaccination entre 17 et 30 ans et de 88% si la vaccination est faite avant l'âge de 17 ans (5), ce qui justifie la vaccination au début de l'adolescence entre 11 et 14 ans.
Smith JS, Melendy A, Rana RK, Pimenta JM. Age-specific prevalence of infection with human papillomavirus in females: a global review. Journal of Adolescent Health 2008;43:S5-25.
Burger EA, Kim JJ, Sy S, Castle PE. Age of Acquiring Causal Human Papillomavirus (HPV) Infections: Leveraging Simulation Models to Explore the Natural History of HPV-induced Cervical Cancer. Clinical Infectious Diseases 2017;65:893-9
Iversen OE, Miranda MJ, Ulied A, et al. Immunogenicity of the 9-Valent HPV Vaccine Using 2- Dose Regimens in Girls and Boys vs a 3-Dose Regimen in Women. JAMA 2016;316:2411-21.
Kjaer SK, Sigurdsson K, Iversen OE, et al. A pooled analysis of continued prophylactic efficacy of quadrivalent human papillomavirus (types 6/11/16/18) vaccine against high-grade cervical and external genital lesions. Cancer Prevention Research 2009;2:868-78.
Lei J, Ploner A, Elfström KM, Wang J, Roth A, Fang F, Sundström K, Dillner J, Sparén P. HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer. N Engl J Med. 2020 Oct 1;383(14):1340-1348. doi: https://doi.org/10.1056/NEJMoa1917338 .
Les infections par les HPV précèdent le développement du cancer du col de l'utérus et d'autres cancers liés aux HPV. Il faut plusieurs années pour qu'une infection à HPV évolue en cancer. Il a été démontré que la vaccination contre le HPV prévient 90 à 100% des infections cervicales, péniennes et anales dues aux types de HPV vaccinés et des lésions précancéreuses causées par le HPV. Les données de surveillance ont montré une réduction majeure des lésions précancéreuses du col de l'utérus chez les femmes éligibles à la vaccination contre les HPV dans les pays de l'UE.
Une étude suédoise a montré une réduction de 43% de l’incidence des cancers du col de l'utérus en cas de vaccination entre 17 et 30 ans et de 88% si la vaccination est faite avant l'âge de 17 ans (1).
En France, le taux de vaccination anti-HPV est actuellement trop faible pour limiter la circulation virale et avoir un impact sur l'incidence des cancers induits par ces virus (2) .
La campagne vaccinale à venir devrait nous permettre d'observer en France, une réduction des cancers induite par la vaccination comme cela a été observé dans les autres pays qui ont vacciné massivement.
Lei J, Ploner A, Elfström KM, Wang J, Roth A, Fang F, Sundström K, Dillner J, Sparén P. HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer. N Engl J Med. 2020 Oct 1;383(14):1340-1348. doi: https://doi.org/10.1056/NEJMoa1917338 .
Quelet S, Valadeau C, Héron-Rougier C, Pariente A, Gault G, Elleboode B. The ongoing structuring of human papillomavirus (HPV) vaccination in middle schools in Nouvelle-Aquitaine, France. Infect Dis Now. 2023 May 4;53(5):104717. doi: https://doi.org/10.1016/j.idnow.2023.104717 .
Les données montrent déjà que depuis le début du programme australien de vaccination contre le HPV en avril 2007, il y a eu un déclin global des maladies liées au HPV chez les femmes et les hommes (1-3). Par exemple, le nombre de lésions précancéreuses de haut grade détectées chez les femmes de 20 à 24 ans a chuté de 18,1 pour 1 000 femmes dépistées en 2007 à 13,5 pour 1 000 femmes en 2013 (4). Les données de dépistage cervical de 2017-2018 ont montré que la prévalence de l'infection par le HPV 16 et le HPV 8 était faible (2,1 %) et stable dans tous les groupes d'âge (5). L'Australie est en passe d'éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici à 2035 (6).
Une étude suédoise a montré une réduction de 53% de l’incidence des cancers du col de l'utérus en cas de vaccination entre 17 et 30 ans et de 88% si la vaccination est faite avant l'âge de 17 ans (7). Les verrues génitales dues au HPV ont presque disparu chez les jeunes femmes âgées de moins de 21 ans (éligibles au vaccin) depuis l'introduction du vaccin. Les nouveaux diagnostics de verrues génitales chez les hommes hétérosexuels du même âge que les filles ciblées par le programme de vaccination contre le HPV ont également diminué (8).
Gertig DM, Brotherton JM, Budd AC, et al. Impact of a population-based HPV vaccination program on cervical abnormalities: a data linkage study. BMC Medicine 2013;11:227.
Ali H, Donovan B, Wand H, et al. Genital warts in young Australians five years into national human papillomavirus vaccination programme: national surveillance data. [erratum appears in BMJ 2013 May 7;346:f2942]. BMJ 2013;346:f2032.
Tabrizi SN, Brotherton JM, Kaldor JM, et al. Fall in human papillomavirus prevalence following a national vaccination program. Journal of Infectious Diseases 2012;206:1645-51.
Brotherton JM, Hawkes D, Sultana F, et al. Age-specific HPV prevalence among 116,052 women in Australia's renewed cervical screening program: A new tool for monitoring vaccine impact. Vaccine 2019;37:412-6.
McGregor S, Saulo D, Brotherton JML, et al. Decline in prevalence of human papillomavirus infection following vaccination among Australian Indigenous women, a population at higher risk of cervical cancer: The VIP-I study. Vaccine 2018;36:4311-6.
Lei J, Ploner A, Elfström KM, Wang J, Roth A, Fang F, Sundström K, Dillner J, Sparén P. HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer. N Engl J Med. 2020 Oct 1;383(14):1340-1348. doi: 10.1056/NEJMoa1917338.
8- Chow EP, Read TR, Wigan R, et al. Ongoing decline in genital warts among young heterosexuals 7 years after the Australian humapapillomavirus (HPV) vaccination programme. Sexually Transmitted Infections 2015;91:214-9.
Les données à long terme des études cliniques montrent une persistance de la réponse immunitaire pendant plus de10 ans
Les résultats d”une étude sur des données de 2016 montrent que le vaccin Gardasil était efficace pendant une période de suivi allant jusqu'à 12 ans, avec une réduction significative des infections et des lésions associées aux types de HPV ciblés par le vaccin (1).
Mariz FC, Gray P, Bender N, Eriksson T, Kann H, Apter D, Paavonen J, Pajunen E, Prager KM, Sehr P, Surcel HM, Waterboer T, Müller M, Pawlita M, Lehtinen M. Sustainability of neutralising antibodies induced by bivalent or quadrivalent HPV vaccines and correlation with efficacy: a combined follow-up analysis of data from two randomised, double-blind, multicentre, phase 3 trials. Lancet Infect Dis. 2021 Oct;21(10):1458-1468. doi: 10.1016/S1473-3099(20)30873
Après plus de 15 ans d’utilisation avec plus de 300 millions de doses administrées dans le monde et une surveillance étroite, le profil de sécurité des vaccins contre les infections par HPV est bien établi.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés avec les vaccins Gardasil® 9 au cours des études cliniques ont été (1) :
Très fréquent (≥ 1/10) :
céphalées,
réactions au site d'injection (rougeurs, douleurs et/ou inflammation),
Ces effets indésirables sont en général d'intensité légère ou modérée, ils apparaissent rapidement après la vaccination et durent peu de temps.
Par ailleurs, de nombreuses études pharmaco-épidémiologiques portant sur les vaccins contre les infections liées aux virus HPV et sur le risque de survenue de maladies auto-immunes ont été publiées. Ces études ont conclu à l'absence d’augmentation du risque d’apparition de maladies auto-immunes chez les personnes vaccinées contre les infections à HPV.
De rares syndromes de Guillain-Barré ont été rapportés après utilisation de ces vaccins. Une étude pharmaco-épidémiologique française (CNAM/ANSM) en 2015 a mis en évidence un sur-risque de l’ordre de 1 à 2 cas supplémentaires de syndrome de Guillain-Barré pour 100 000 jeunes filles vaccinées (2). Ce résultat nécessite d’être confirmé par d’autres études. A ce jour, en effet, aucune autre étude dans le monde n’a retrouvé un tel sur-risque.
Les vaccins contre les papillomavirus humains sont utilisés depuis plus de 15 ans dans le monde. Dans l'ensemble, les vaccins anti-papillomavirus ont un excellent profil de sécurité, similaire à celui des autres vaccins couramment utilisés (1, 2). Le suivi effectué auprès de millions de personnes dans de nombreux pays n'a révélé aucune preuve crédible de l'existence d'une maladie plus fréquente chez les personnes vaccinées contre le HPV que chez celles qui ne l'ont pas été. Les essais de vaccins contre le HPV pour Gardasil 9, Gardasil et Cervarix, qui ont fourni les données nécessaires à l'enregistrement de ces vaccins, ont porté sur des dizaines de milliers de personnes dans le monde entier. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 270 millions de doses du vaccin ont été distribuées à ce jour dans le monde entier, et de nombreux pays surveillent la sécurité du vaccin après commercialisation.
Des études ont montré que le vaccin HPV 9v est généralement bien toléré chez les adolescents, filles et garçons, ainsi que chez les femmes et les hommes. Dans le cadre de multiples essais du vaccin HPV 9v chez des adolescents impliquant plus de 15 000 participants, l'effet indésirable le plus fréquent était des réactions mineures au site d'injection (douleur, rougeur et gonflement), qui se sont produites chez environ 90% des sujets. Chez certaines personnes, des évanouissements ou des symptômes associés tels que des vertiges peuvent être déclenchés en réponse à des stimuli douloureux tels que l’injection du vaccin. Comme avec tout vaccin, de rares réactions anaphylactiques peuvent survenir après l’administration, cela justifie de surveiller les patients 15 minutes après la vaccination.
La surveillance de la sécurité après l'autorisation de mise sur le marché est continue par le réseau français des centres de pharmacovigilance pour tous les médicaments, dont les vaccins.
Castellsague X, Giuliano AR, Goldstone S, et al. Immunogenicity and safety of the 9-valent HPV vaccine in men. Vaccine 2015;33:6892-901.
Moreira ED, Jr., Block SL, Ferris D, et al. Safety Profile of the 9-Valent HPV Vaccine: A Combined Analysis of 7 Phase III Clinical Trials. Pediatrics 2016;138.
La seule contre-indication à la vaccination par Gardasil 9 est une allergie grave à un composant du vaccin (1). Comme pour tout médicament, il existe toujours un très faible risque de réaction allergique (anaphylaxie) après administration.
Une surveillance de 15 minutes est recommandée après la vaccination pour prévenir la survenue de malaises liés à l’injection comme après toute piqûre. Cette surveillance permet de réagir si une réaction allergique survient.
Le vaccin Gardasil® 9 contient des protéines virales recombinantes produites par une levure et purifiées. Il ne contient pas d’ADN viral complet et n’est pas non plus susceptible d’induire une infection HPV. Il protège de l’infection et de l’injection par le virus lui-même de son ADN viral complet pouvant induire les lésions cellulaires.
Comme de nombreux autres vaccins, les vaccins contre les papillomavirus contiennent un adjuvant. Les adjuvants sont des substances ajoutées pour améliorer la réponse immunitaire et l’efficacité du vaccin. Comme dans la plupart des vaccins, l'adjuvant du vaccin HPV 9v est un adjuvant à base d'aluminium (1). Certaines personnes se sont inquiétées du fait que les adjuvants à base d'aluminium puissent provoquer des maladies auto-immunes. Le rôle de l’aluminium comme adjuvant a été découvert dans les années 1920 et il est largement utilisé dans les vaccins humains depuis près de 100 ans. Les quantités d’aluminium contenues dans l'injection sont très faibles (0,5 milligrammes d’aluminium par dose). L’alimentation apporte 7 à 9 milligrammes d’aluminium par jour soit 10 fois plus, rien qu’en une seule journée. Un polémique spécifiquement française sur les risques de l’aluminium dans les vaccins a été lancée par une seule équipe qui a mis en évidence de l’aluminium dans les biopsies musculaires de l’épaule gauche de patients ayant des troubles musculaires (myofasciite à macrophage). Ces traces d’aluminium sont une signature de la vaccination (“tatouage vaccinal”) à cet endroit et il n’y a pas d'aluminium retrouvé dans les biopsies des muscles défaillants. De plus, l’atteinte musculaire commence souvent dans les membres inférieurs et n’atteint presque jamais le site de l'injection du vaccin qui contient pourtant le “tatouage vaccinal”.
Rien ne prouve que l'aluminium contenu dans les vaccins entraîne des effets indésirables graves ou à long terme, que ce soit dans des maladies neuromusculaires ou des maladies auto-immunes (2).
Matsumura N, Shiro R, Tsunoda I. Critical evaluation on roles of macrophagic myofasciitis and aluminum adjuvants in HPV vaccine-induced adverse events. Cancer Sci. 2023 Apr;114(4):1218-1228. doi: https://doi.org/10.1111/cas.15714 .