4.5 Pourquoi tous les acteurs du médicament doivent avoir des compétences méthodologiques minimales ?

     

Les médecins et les autres acteurs du médicament sont régulièrement confrontés aux résultats des essais cliniques et à leurs aspects méthodologiques, en particulier lors de la présentation d’un nouveau traitement, lors de la communication promotionnelle, dans le cadre de la formation continue, etc.

Il devient indispensable pour tous ces acteurs du médicament de pouvoir évaluer par eux-mêmes la solidité des arguments mis en avant pour inciter à un changement de stratégie thérapeutique ou pour justifier l’adoption d’un nouveau traitement. Sans l’expertise nécessaire, le lecteur risque de se méprendre sur le réel intérêt d’un nouveau traitement en tombant dans un des nombreux pièges qui lui sont tendus dans la littérature et la communication des résultats des essais cliniques : spins de conclusions en particulier, production de masse d’études de faible qualité méthodologique, résultats d’études de faible niveau de preuve, arguments reposant sur des raisonnements insuffisamment solides, etc.

Dans ce cadre, la finalité de la lecture de ces articles (ou de résultats extraits de ces articles) est très pratique : déterminer ce qu’apporte le nouveau traitement évalué, pour savoir s’il doit être utilisé ou non en pratique courante.

Même si la décision finale concernant un nouveau traitement viendra des agences de régulation et des sociétés savantes, il est utile que chaque médecin (qui est formé à un niveau doctorat) puisse comprendre et anticiper ces décisions afin d’éviter que son activité ne se résume à appliquer des recommandations dont il ne comprendrait pas la justification. La crise sanitaire de la COVID a bien mis en évidence que tout ne pouvait pas reposer sur la régulation et les recommandations.