2 Essai thérapeutique et démarche hypothético-déductive

     

L’évaluation des thérapeutiques s’inscrit dans le cadre d’une démarche scientifique hypothético-déductive (cf. section 4). Un essai thérapeutique est une expérience ad hoc conduite pour tester une hypothèse (« tel médicament pourrait apporte tel bénéfice ») en la confrontant à la réalité. À l’issue de l’essai, soit l’hypothèse est rejetée soit elle est « confirmée » (car il n’a pas été possible de la réfuter lors de cette expérience).

Ici le terme hypothèse désigne l’hypothèse de recherche et non pas celle d’un éventuel test statistique. La démarche hypothético-déductive se situe à un niveau de raisonnement global, concernant toutes démarche scientifique, quel que soit le formalisme utiliser pour tester cette hypothèse de recherche. Dans de nombreux champs des sciences dures, par exemple, il n’y a pas besoin de gérer une variabilité irréductible et de chercher des causalités probabilistes. Le recours à des tests d’hypothèses n’est pas nécessaire, cependant ces expériences doivent s’inscrire dans une démarche hypothético-déductive. D’ailleurs toutes cette conceptualisation a eu lieux bien avant l’invention des tests d’hypothèses note n° 1 . La discussion est a un niveau épistémologique général, s’appliquant à toutes expérience, débouchant ou non sur un test statistique.

Seule cette approche hypothético-déductive permet de garantir l’observation de faits scientifiques prouvés, contrairement à une démarche qui serait inductive et qui consisterait à induire le bénéfice du traitement de l’observation d’un effet sans que celui-ci ait été anticipé et spécifiquement recherché.

Cette approche inductive, à laquelle on succombe assez fréquemment, n’a pas de valeur de preuve, car elle peut être prise en défaut de nombreuses manières, en particulier en élevant au rang de fait prouvé une découverte purement fortuite. Ainsi les faits induits à partir de l’observation sont sujets à ne pas être retrouvés lors d’observations futures ou lors de la réalisation d’études méthodologiquement plus solides.


[1] Les prémisses se trouve dans des écrits de Roger Bacon, datant de 1267 (De Scientia experimentali)