1 Introduction

     

Dans certains essais, principalement en oncologie, il est prévu que les patients du groupe contrôle puissent recevoir le traitement évalué en cas de progression tumorale à l’initiative de l’investigateur. On parle alors de crossover, car le patient « passe » dans l’autre groupe.

Exemple.

“Patients receiving placebo could crossover to open-label sorafenib upon progression” [1]


Cette acception du terme crossover ne doit donc pas être confondue avec les essais en plan croisé, appelé aussi crossover, où le patient est son propre témoin.

Ils vont alors perturber l’estimation de l’effet du traitement évalué sur la survie en réduisant le contraste de traitement entre les 2 groupes. Une partie plus ou moins importante des patients alloués au groupe contrôle recevra le traitement évalué et ces patients auront une évolution proche des patients alloués au groupe expérimental. La différence en termes de survie sera moindre que celle qui aurait dû être observée si le contraste de traitement avait été maintenu et ce d’autant si le traitement évalué augmente la survie. Au final, l’essai ne mettra pas en évidence de bénéfice sur la survie du fait de cette dilution de l’effet.

Exemple.

“There was no statistically significant difference in overall survival (hazard ratio, 0·80; 95% confidence interval, 0·54–1·19; P=0·14); median overall survival had not been reached and 150 (71%) patients receiving placebo crossed over to sorafenib upon progression” [1]


La justification de cette pratique est d’ordre compassionnel et permettrait d’augmenter l’acceptabilité des protocoles auprès de certains investigateurs mal à l’aise avec la randomisation. Ces crossovers mettent cependant en question l’intégrité scientifique de l’essai, en faisant courir le risque d’un résultat faussement négatif par destruction du contraste expérimental entre les 2 groupes.