Skip to main content

#119 Existe-t-il des médicaments qui augmentent le risque d'infection au COVID-19 ou aggravent la maladie?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.

A la date du 10 avril 2020, la communauté scientifique n'a pas la réponse à cette question.

Effectivement, certaines populations semblent plus vulnérables au COVID-19, comme le rappelle le site du ministère des solidarités et de la santé. Néanmoins, en l'état actuel des connaissances, on ne sait si ces personnes sont plus à risque du fait de leurs traitements, ou de leurs pathologies en elles-mêmes. C'est ce qu'on appelle un facteur confondant. Un exemple est celui de la vulnérabilités des patients atteints de pathologies cardiovasculaires, qui a fait émerger la question des IEC (inhibiteurs de l'enzyme de conversion) et sartans (antagonistes des récepteurs à l'angiotensine II) dans la susceptibilité au COVID-19. A l'heure actuelle, aucune donnée scientifique n'a prouvé ce lien. 

Aussi, en l'absence de preuve de lien causal entre un traitement chronique, quel qu'il soit, et le COVID-19, les sociétés savantes et les grandes instances de santé sont claires et recommandent à l'unisson de poursuivre vos traitements chroniques, quels qu'ils soient, sauf avis contraire de votre médecin.

En revanche, en ce qui concerne les prises ponctuelles, une classe médicamenteuse fait aujourd'hui l'objet de recommandations différentes : les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), comme par exemple l'ibuprofène (ADVIL®), mais aussi l'Aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (soit au moins 500 mg par prise). La prise d'un médicament de cette classe médicamenteuse est déconseillée durant le contexte de l'épidémie au COVID-19.
En effet, de façon générale, il ne faut pas prendre d’AINS en cas d’infection virale, notamment avec atteinte des bronches (comme la grippe et par extension le COVID 19).
De plus, une synthèse nationale récente de pharmacovigilance a montré que dans les situations qui exposent à un risque de surinfection bactérienne, comme certaines infections virales, ces médicaments sont associés à une majoration du risque de complications bactériennes graves.
En revanche, si vous prenez un AINS pour une maladie chronique, vous pouvez poursuivre votre traitement sur l'avis de votre médecin.
Pour ce qui est de l'aspirine à faible dose (< 500 mg / jour) pour une pathologie cardiovasculaire, il ne vous faut surtout pas l'arrêter.

Si vous souhaitez en savoir plus sur :

  • Les médicaments du système rénine angiotensine, tels que les IEC et les sartans, et le COVID-19 : consultez la question #006.
  • Les médicaments de l'hypertension ou de pathologies cardiovasculaires en général, et le COVID-19 : consultez les questions #057 et #063.
  • La prise d'Aspirine à faible dose dans les pathologies cardiovasculaires, dans le contexte du COVID-19 : consultez la question #011.
  • La prise d'Aspirine à plus forte dose contre la fièvre, dans le contexte du COVID-19 : consultez la question #090.
  • La prise d'AINS dans le contexte du COVID-19 , en cas de fièvre, consultez la question #002, et en cas de toux ou de douleurs musculaires, la question #012.
  • La conduite à tenir en cas de fièvre : consultez la question #024, et la question #033 en cas d'allergie au paracétamol.
  • La conduite à tenir en cas de douleur : consultez la question #066.
  • La conduite à tenir en cas de migraines, d'algie vasculaire de la face, ou de névralgie d'Arnold, consultez les question #068, #101, et #107 respectivement.

Références : https://www.ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Anti-inflammatoires-non-steroidiens-AINS-et-complications-infectieuses-graves-Point-d-Information.

  • Dernière mise à jour le .