Concernant les vaccins actuellement disponibles, les données actuelles sont rassurantes :
Concernant les vaccins à ARNm (vaccin COMIRNATY BioNTech – Pfizer et COVID-19 VACCINE Moderna) :
- Il n’y a pas de sur-risque d’événement thromboembolique suite à une vaccination par l’un de ces vaccins [7]
- Concernant les événements thrombopéniques : un faible signal apparait (plus de cas observés que de cas attendus), sans critère de gravité non confirmé.
- Il existe un risque de diarrhée post vaccinale, sans gravité.
- On retrouve un sur risque de myocardites, mais ces événements sont rares, résolutifs, et apparaissant le plus souvent après la seconde dose de vaccin Moderna chez des hommes jeunes. Le risque est de 2,7 cas en excès pour 100 000 doses pour la deuxième dose de vaccin Pfizer-BioNTech et 13,2 cas pour 100 000 doses pour la deuxième de vaccin Moderna, uniquement chez les hommes de moins de 30 ans (https://www.epi-phare.fr/rapports-detudes-et-publications/myocardite-pericardite-vaccination-covid19/). C’est pour cette raison que le vaccin Pfizer est préféré avant 30 ans. Le délai de survenue est rapide (4 à 9 j), l'évolution clinique est très majoritairement favorable, avec une médiane d'hospitalisation de 1 j [5]. Afin de mieux comprendre le rapport bénéfice risque on peut noter que le risque relatif de myocardite reliée au vaccin Pfizer est de 3.24%, alors qu’il est de 18.28% lors d’une infection à Covid. [7].
- Il existe également un risque de réactivation du virus de la varicelle sous forme de zona (risque relatif de 1.43% avec le vaccin Pfizer)[7]. Ce risque est également présent, mais semble moindre avec les autres types de vaccins ou lors de l’infection Covid elle-même. [8]. Cet effet n’est pas spécifique de la vaccination contre la covid. Il est en effet relativement fréquent chez les patients ayant déjà eu la varicelle lors de situation de stress, d’infection concomitante, ou d’immunodépression.
- Des perturbations du cycle menstruel sont décrites, bénignes, de courte durée et spontanément résolutives dans la majorité des cas. Le Comité Européen de Pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a conclu que les saignements menstruels abondants peuvent être considérés comme un effet indésirable le plus souvent « non grave » et transitoire des vaccins Cominarty et Spikevax [15]. Une étude de cohorte rétrospective a permis de mettre en évidence pour tous les vaccins quel que soit leur mode d’action (vecteur adénovirus, vaccin à ARNm) un décalage inférieur à une journée du cycle suivant l’injection vaccinale. Il n’y avait pas de perturbation lors des cycles ultérieurs et la durée totale d’un cycle n’était pas modifiée [16].
Une étude récente a montré que les effets indésirables après l’administration d’une troisième dose d’un vaccin ARNm administrée 5 à 8 mois après la fin d’une série de 2 doses de primovaccination par le même vaccin ARNm étaient similaires à ceux signalés après la réception de la deuxième dose [9]. Une étude israélienne récente suggère un risque plus faible de myocardite après la troisième dose. [10]
Concernant le vaccin COVID-19 VACCINE AstraZeneca [11,12,13,14]:
La plupart de ces effets correspondent à des syndromes pseudogrippaux survenus majoritairement dans les 2 jours suivant la vaccination.
Concernant la survenue d’évènement thromboemboliques :
Le signal sur les événements thromboemboliques avec le vaccin AstraZeneca est confirmé́ par le PRAC (Comité Européen de Pharmacovigilance). Par ailleurs, une étude écossaise suggère un sur-risque de purpura thrombopénique idiopathique, d’événements artériels thromboemboliques et d’hémorragies après une première dose de vaccin AstraZeneca [12]. Il est important de noter que, chez ces patients, une vaccination ultérieure par un vaccin ARNm n'expose pas à un risque de récidive de thrombose.
Concernant le deuxième vaccin adénovirus COVID-19 VACCINE : Janssen®
En dehors des effets indésirables dits de réactogénicité déjà mentionnés, il existe un léger sur risque pour les évènements type TTS (syndrome thrombotique et thrombopénique) [13].
- Syndrome de fuite capillaire : aucun cas signalé en France à ce jour. L’EMA a conclu que le vaccin Janssen peut entraîner de façon extrêmement rare un syndrome de fuite capillaire et a considéré que le vaccin Janssen ne doit pas être utilisé chez les patients ayant des antécédents de syndrome de fuite capillaire. Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice ont été mis à jour avec ces informations.
- Syndrome de Guillain-Barré(SGB) / Polyradiculonévrite : après une analyse des cas de syndrome de Guillain-Barré déclarés en Europe, l’EMA considère qu’il existe un lien possible avec le vaccin Janssen.
- Le PRAC a conclu à l’existence d’un lien entre le vaccin COVID-19 Janssen et le risque de thrombopénies immunitaires. La mention de cet effet indésirable, accompagnée d’un avertissement pour les professionnels de santé et les patients devrait prochainement figurer dans le RCP et la notice de ce vaccin.
Concernant la balance bénéfice/risque de ces vaccins :
A ce jour, le rapport bénéfice/risque reste positif. En effet, au niveau européen, l’EMA l’a confirmé dans son rapport [11], et a maintenu l’indication des vaccins à Adénovirus (Vaxzévria® et Janssen®) quel que soit l’âge. En France, afin de maximiser le bénéfice et de minimiser les risques, les autorités sanitaires ont décidé de réserver ce vaccin aux plus de 55 ans.
La vaccination des enfants est plus spécifiquement abordée dans la question 23
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