Les PapillomaVirus Humain (HPV) sont des virus qui infectent les muqueuses et dont certains sous-types peuvent induire des modifications cellulaires et entraîner des cancers.
On estime à 80% la probabilité d’être infecté un jour par un HPV en France, ce qui est à l’origine d’environ 3000 cas de cancer du col de l'utérus et 1000 décès par an. Ces virus peuvent également causer d'autres types de cancers, tels que 100 cancers du pénis, 1350 cancers anaux (dont 350 chez les hommes) et 1540 cancers de la sphère ORL par an (dont 1180 chez les hommes). De plus, environ 100 000 cas de verrues génitales ou condylomes sont recensés chaque année chez les hommes et les femmes nécessitant des actes médicaux ou chirurgicaux.
La vaccination pratiquée avant le début de la vie sexuelle présente une efficacité proche de 100% pour réduire le risque d'infection par les types de virus HPV qui sont les plus fréquemment impliqués dans les cancers et les verrues génitales, avec une protection d'au moins 10 ans. Le vaccin contre les HPV permet donc de prévenir le développement de lésions précancéreuses et de cancers causés par les types HPV les plus à risque.
Avec plus de 15 ans de recul et des millions d'enfants vaccinés, les risques liés à la vaccination sont bien connus, et la balance entre les bénéfices et les risques est largement en faveur de la vaccination. Dans les pays qui ont mis en place une vaccination massive, comme l'Australie, l'Angleterre ou le Danemark, une forte couverture vaccinale chez les garçons et les filles âgés de 11 à 14 ans laisse entrevoir une possible élimination de ces cancers induits par les HPV.
L’Académie Nationale de Médecine (1,2), l'Académie Nationale de Pharmacie (3), la Haute Autorité de Santé (HAS) (4), l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de nombreuses sociétés savantes recommandent depuis 2019 la généralisation de la vaccination anti-HPV à tous les adolescents de 11 à 14 ans.
Avec cette vaccination, l’OMS a pour objectif d’éliminer le cancer du col de l’utérus à partir de 2030.
- R. Villet Vacciner les filles et les garçons contre les papillomavirus humains (HPV) : une nécessité pour éliminer les cancers du col utérin mais aussi de l’oropharynx, de la cavité buccale et de l’anus Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine Volume 203, Issues 8–9, November–December 2019, Pages 659-661
- Communiqué – Académie nationale de médecine Juin 2022 : Vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) : la France est très en retard
- Recommandation de l’Académie nationale de Pharmacie 2019 : Prévention des papillomavirus humains
- HAS, Synthèse de la recommandation vaccinale : Vaccination contre les papillomavirus chez les garçons Décembre 2019